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programmation participative

Méthodologie

Une institution est multiple, tant au niveau des enseignements proposés, de ses étudiants, de ses horaires, de la taille des groupes que du profil des enseignants. Il est donc capital de définir de concert avec les utilisateurs le projet qui tiendra compte de cette particularité. Et si traditionnellement, un programme est conçu de la manière suivante :

LIEU = FONCTION = USAGE(S)

Pour s’adapter aux nouvelles méthodes d’apprentissage, nous proposons de supprimer l’affectation permanente d’un lieu à une fonction.Les fonctions sont mobiles et les personnes se déplacent selon l’activité qu’elles doivent réaliser pour trouver le lieu parfaitement adapté. Nous définissons des lieux, fortement caractérisés, conçus pour accueillir des usages plutôt que des fonctions.

LIEU = USAGES, LA FONCTION EST MOBILE

Le projet proposé est le fruit de la collaboration entre ses différents usagers et les  architectes. Pour faciliter la discussion et sortir l’interlocuteur d’une spatialité qu’il ne maîtrise pas, nous avons créé toute une série de supports graphiques pour expliquer la méthode.

copyright Johnny Umans

Programmation participative

Nous avons initié avec le CPFB une réflexion très précise sur les différents usages que le bâtiment doit accueillir afin de définir le cadre optimal (calme/bruyant – formel/informel – seul/en groupe – grand lieu/petit lieu – confidentiel/ouvert – fixe/mobile). Nous avons également effectué un travail de recherche à une échelle très humaine sur la position de travail en fonction de la tâche et de l’outil, afin de définir les lieux et le mobilier les plus adaptés.

Définir des lieux conçus pour accueillir des usages implique une analyse fine de ce qui se fait (ou pourrait se faire) quotidiennement au sein de l’institution. Pour cela, la programmation participative est un outil indispensable mais doit être accompagnée de documents graphiques adaptés à la problématique du maître d’ouvrage. Les usagers connaissent leur métier, leurs habitudes, ils savent ce qu’ils aimeraient pouvoir faire etc…mais ne savent pas toujours comment organiser l’espace en fonction de leurs besoins. C’est là que nous intervenons. Orienter la programmation participative sur l’usage nous a permis d’obtenir des informations  adaptées à un processus de  conception basé sur l’activité.

Elle prend la forme de 3 ateliers proposés à chacun des 3 groupes de travail : administration,  direction, professeurs/étudiants.

Le premier atelier a permis la collecte d’informations. On y remplit des grilles reprenant les dynamiques de groupe, les positions de travail, le rapport à l’apprenant, le rapport à l’autre, les outils etc… Il s’agit de comprendre les besoins des utilisateurs, de comprendre ce qu’ils font, pourquoi ils le font  et quelle serait la manière idéale de le faire.

Une fois que nous avons analysé et organisé les informations récoltées pour créer des lieux capables d’accueillir les différents usages du CPFB, nous pouvons commencer le deuxième atelier qui consiste à valider ou retravailler ces lieux.

Il est important de préciser qu’à ce stade, nous ne parlons pas encore de spatialité, nous développons des lieux types (exemple : espace polyvalent pour 20 personnes + collaboration : murs inscriptibles, mobilier mobile etc.).

Le dernier atelier permet d’ ordonner les lieux. On débat de leur place dans l’institution, de leur rapport à l’espace public, de leur rapport à l’étudiant etc… Le but étant de comprendre la hiérarchie entre les lieux, les mutualisations possibles et les proximités souhaitées.

Une fois les conclusions de ce dernier atelier validées, nous pouvons enfin commencer l’esquisse.

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participatory programming
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Une rénovation raisonnée

Le bâtiment a eu plusieurs vies. A l’origine la poste de Louvain-la-Neuve, il a hébergé de nombreuses formations de l’UCL jusqu’à sa dernière occupation en tant qu’école de son. Sur-compartimenté et isolé acoustiquement pour répondre aux standards des studios d’enregistrement, l’architecture avait perdu ses volumes et la simplicité de ses matières.

Le premier travail a consisté à  défaire pour mettre le bâtiment à nu : récupérer les bétons récupérables, retrouver la couleur de la brique, conserver les menuiseries et les clenches en bon état, etc…

Le projet proposé permet de retrouver la fluidité du bâtiment en en révélant la structure. Les volumes sont décloisonnés tant fonctionnellement que spatialement. On récupère la hauteur, les jeux de poutres et la lumière des grandes toitures et des briques de verre. Les circulations sont simplifiées, le couloir en demi-étage retrouve sa fonction et l’espace libre est décalé vers la façade arrière et transformé en gradin. La volonté du projet est de remettre au maximum le bâtiment dans son pristin état en lui apportant le confort technologique et thermique nécessaire aux 30 prochaines années. Dans un souci de bien faire, nous n’intervenons que sur les parois déjà préalablement modifiées. La façade Est est la seule façade que nous modifions pour  permettre ainsi la continuité des espaces au rez-de-chaussée.

Au rez-de-chaussée, on entre dans un espace de sociabilité qui accueille ponctuellement les permanences de l’accueil. L’entrée se prolonge vers l’espace polyvalent composé de 3 espaces (des alcôves de travail, une salle de travail pour 50 personnes et une salle de travail pour 10 personnes) qui s’ouvrent sur la petite place du Pont aux Ânes.

A l’étage, l’espace se compose d’une salle de collaboration pour le travail de groupe et d’un auditoire libre permettant le travail informel pendant les intercours. On y trouve aussi  des salles plus figées par leurs outils tels queles auditoires et le collaborative lab. Enfin, l’espace administration prolongé d’un salon d’entretien et d’un studio d’enregistrement.

Une fois la matérialité et la volumétrie retrouvées, on coule une chape de béton lissé pour restaurer une partie du caractère original des espaces. Nous avons aussi joué avec des éléments plus graphiques : les menuiseries s’éclaircissent pour contraster avec les couleurs plus foncées existantes, le jaune de l’escalier tranche avec le rouge de la brique.  Ces contrastes témoignent de notre volonté de mettre en valeur les caractéristiques existantes du bâtiment et de leur redonner vie.

 

La volonté du projet est de remettre au maximum le bâtiment dans son pristin état en lui apportant le confort technologique et thermique nécessaire aux 30 prochaines années.

Sophie Laborde architecte
copyright Johnny Umans

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